Une piste : une exposition autour du 11 septembre


Ce projet a été mené avec une classe de terminale LLCER en anglais et a abouti à l’organisation d’une exposition autour du « 9/11 ».

Cette contribution est proposée par Olivier Menou, enseignant d’anglais au lycée Malherbe.

La production finale

L’objectif était de faire découvrir aux élèves les répercussions des attentats du 11 septembre aux États-Unis (sur un plan personnel d’abord, avec des témoignages, mais aussi sur les plans social et culturel), les bouleversements engendrés ainsi que le travail de réflexion collective qui s’est engagé à la suite de ce traumatisme.
Les élèves devaient ensuite organiser une exposition au sein du lycée, constituée de supports de nature variée.

Des élèves qui, dans le cadre de la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, s’étaient également rendus au Mémorial de Caen pour visiter l’exposition (voir ci-dessous) et avaient travaillé ce thème, ont ensuite ajouté leur contribution à l’exposition sous forme d’éclairages géopolitiques.

L’exposition - 1
L’exposition - 2
L’exposition - 3

Les grandes étapes du projet

En guise d’introduction, les élèves qui le souhaitaient ont pu découvrir en autonomie les clichés du photographe reporter de guerre, Patrick Chauvel dans le cadre de l’exposition Il y a 20 ans, la fin du monde à l’Abbaye-aux-Hommes.

Puis, la séquence a débuté par la visite d’une exposition temporaire au Mémorial de Caen, qui commérait les 20 ans du 11 septembre. Intitulée Le Monde du 11-Septembre (ouverte jusqu’au 31 mars 2022), cette exposition revenait sur les conséquences des attentats en s’attachant à retracer leur scénario tragique au travers de plusieurs chapitres, qui traitaient chacun d’une dimension particulière (l’individu, la société, le pays, le monde, l’art). Des supports variés (photo, objets, unes de presse, discours, affiches, ...) ont permis aux élèves de prendre la pleine mesure du choc qu’a constitué cet évènement aux États-Unis et dans le monde.

La séquence s’est poursuivie par une étude de différentes unes de journaux ou couvertures de magazines (celles du New Yorker en particulier) ainsi que la lecture d’un roman graphique et d’un roman. Le corpus dans lequel les élèves allaient pouvoir puiser pour bâtir leur propre exposition, a été complété par un travail à partir d’une TED Lecture.

A ces premiers éléments, s’est ajouté un entretien en visioconférence avec le vice-président du Memorial du 11 septembre à New York, Clifford Chanin, pour recueillir son témoignage et approfondir la mise en perspective des supports du corpus.

Enfin, un questionnaire (créé avec la quiZinière - cliquez ici pour accéder à la fiche) a été mis en ligne pour interroger des Américains et récolter leur témoignage (à l’oral) sur la façon dont ils avaient vécu cette journée du 11 septembre ainsi que ses conséquences.
Les questions avaient été préparées par les élèves (tout comme celles utilisées pour l’entretien précédent) en fonction des questionnements qui avaient émergé à la suite de l’étude du corpus.
Après avoir écouté les témoignages, les élèves, par groupes, ont discuter pour sélectionner les témoignages qui leur semblaient les plus pertinents notamment au regard des autres supports qu’ils ont également retenus pour l’exposition.
Les témoignages retenus ont été déposés sur la plateforme la plateforme de l’Académie Normandie Pod, puis intégrés à l’exposition sous forme de QR-Code (générés par Pod) pour que chaque visiteur puisse y avoir accès avec son portable.

Le questionnaire sur la Quizinière
Un témoignage sur Pod

Bilan

L’enseignant a observé un investissement marqué de ses élèves.
Outre le fait que le résultat visé était tangible, et valorisé au sein du lycée, l’utilisation de sources primaires (les témoignages personnels par exemple) ainsi que la possibilité d’échanger « en personne » (avec le vice-président du Memorial), ont permis de rendre le travail plus concret et de mieux faire percevoir aux élèves son sens et ses enjeux.
Par ailleurs, l’utilisation d’outils numérique (visio-conférence / questionnaire en ligne, notamment) a été un autre facteur qui a non seulement rendu possibles ces activités mais aussi permis de développer diverses compétences parmi lesquelles :

  • l’autonomie des élèves ;
  • l’expression orale, travaillée en contexte (au cours, entre autres, de l’entretien et des différents enregistrements demandés) ;
  • la compréhension (avec les documents oraux authentiques que constituaient les témoignages recueillis) ;
  • les compétences de médiation culturelle, avec ici l’enjeu de faire percevoir à un public d’élèves français le traumatisme ressenti aux Etats-Unis après ces attentats ;
  • les compétences numériques (on pensera notamment à « COMMUNICATION & COLLABORATION - publication et interactions », « CRÉATION DE CONTENU - numériques » (pour l’exposition) et « INFORMATION & DONNÉES - recherche et la veille d’information ».

On notera également que la préparation de l’exposition a donné aux élèves l’occasion de travailler la démarche de constitution d’un dossier en vue de l’épreuve orale pour le baccalauréat.

Perspectives

Devant l’intérêt des élèves et l’implication manifeste induits par ce type de projet, M. Menou envisage de continuer à développer une pratique qui favorise le travail en autonomie. En particulier, l’usage des portables par les élèves, que ce soit pour accéder à différentes ressources en ligne (les unes des journaux ou les différents documents audio/vidéo) mais aussi pour servir de supports au travail de groupe, est un point auquel il continue de réfléchir.

Il a aussi trouvé prometteuse la possibilité offerte par la quiZinière de proposer un questionnaire oral afin d’obtenir des témoignages ou de mener des entretiens / interviews. La mise en œuvre de cet outil s’est avérée simple et efficace tant pour l’enseignant que pour les personnes qui ont répondu. M. Menou s’interroge sur les possibilités de transposer cet usage particulier à d’autres contextes qui eux aussi mettraient en relation, certes indirecte, les élèves avec des anglophones et donc de favoriser l’exposition à la langue.

Autre piste envisagée pour cette exposition, qui n’a pu être mise en œuvre en raison des circonstances et faute de temps, consistait à contextualiser les supports par des commentaires d’élèves en anglais. Ceux-ci devaient être enregistrés puis déposés sur la plateforme Pod pour être rendus accessibles au visiteur au moyen d’un QR-code, comme pour les témoignages.

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