Travailler la prononciation grâce à l’IA pour progresser en production orale


Cet article a été écrit dans le cadre du PCDN (Pôle de Compétences Disciplinaires Numériques) qui a réfléchi cette année aux usages de l’IA en cours d’anglais. Hanne Poisson, professeure d’anglais au Lycée Galilée à Franqueville-Saint-Pierre et membre du PCDN partage son expérimentation et son analyse.
Pour plus d’informations concernant le contexte des expérimentations menées, vous pouvez consulter l’article intitulé « Les expérimentations du pôle disciplinaire de compétences numériques (2024-2025) : comment favoriser le développement des compétences grâce à l’IA ? »

Pourquoi avez-vous souhaité expérimenter les outils speech-to-text en classe ?

En apprenant une langue vivante, il est impératif de travailler la prononciation afin de se faire comprendre. Bien sûr, le professeur aide ses élèves à mieux prononcer en classe, mais une application “text-to-speech” permet à plusieurs élèves de vérifier leur prononciation en même temps et aussi de s’entraîner à la maison.

Quels sont les outils que les élèves peuvent utiliser ?

Il existe de nombreuses applications gratuites en ligne ou sur les téléphones portables pour rédiger des messages ou des textes à partir de messages audio. L’application en ligne TalkTyper permet de choisir la langue pour tester sa prononciation. Si le mot ou les expressions s’affichent correctement, la prononciation est bonne. Sinon, il faut ressayer afin d’obtenir la bonne prononciation. L’application fonctionne directement dans le navigateur (chrome) et ne nécessite pas d’inscription.
Le traducteur de Google permet de faire la même chose (navigateur chrome). Si on télécharge l’application sur le téléphone, la transcription se fait facilement. On choisit la langue parlée et vers quelle langue on veut que cela soit traduit. Lorsqu’un mot est mal prononcé, il est possible d’obtenir la prononciation correcte avant de ressayer. L’application “Traduire” (Android et Iphone) ou Deepl peut également transcrire les messages vocaux.

Quelles expérimentations avez-vous menées ?
Plusieurs classes de mes classes ont testé ces outils : les secondes générales et secondes euro avant une tâche finale ainsi qu’une classe de première LLCE pour une tâche intermédiaire.
Les élèves ont été invités à tester des outils présents sur leurs téléphones portables.

Qu’avez-vous pensé des ces essais ? Qu’en ont pensé vos élèves ?
Les élèves étaient globalement satisfaits des différents outils. Les élèves de secondes ont pu repérer les termes qui posaient problème. Beaucoup étaient très satisfaits mais d’autres trouvaient que l’application ne “comprenait” pas tous leurs mots. En LLCE, en étudiant des répliques de "Romeo and Juliette", les élèves ont remarqué que les anciens termes comme “thy”, “thou art” n’étaient pas du tout reconnus par les outils.

Pour les avantages, je dirais que cela pousse les élèves à faire des efforts pour la prononciation, à repérer les erreurs et à les corriger. En cas de problème, le professeur peut intervenir et expliquer l’erreur. La plupart des applications permettent de faire écouter un modèle si on n’a aucune idée de la prononciation. Cela incite également les élèves à s’entraîner à la maison.

Cependant les messages longs ne passent pas forcément entièrement sur certaines applications (Talktyper en ligne). Les outils ne semblent pas reconnaître les mots anciens.

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