Une piste pour tirer parti du potentiel culturel des assistants de LV


Quelle « plus-value » culturelle les assistants de langue peuvent-ils apporter aux élèves ? Découvrez un exemple de production orale autour de la culture d’une assistante.

Cette contribution est proposée par Mélanie Lejanvre, professeure d’anglais et formatrice académique.
Au printemps dernier, des élèves de 5ème du collège Balzac d’Alençon ont mené un projet interdisciplinaire et inter-degré afin de connaître, comprendre et faire découvrir la culture de leur assistante kényane. Le travail mené participe au développement d’une compétence culturelle car il a pour objectifs la déconstruction de clichés ainsi que la construction de repères culturels sur une aire anglophone peu connue des élèves.

Cette séquence s’intégrait dans un projet de liaison école-collège autour de la culture de l’assistante kenyane (partagée entre le collège et les écoles de secteur). Les classes de CM1, CM2, 6e et 5e ont travaillé sur un même corpus de livres jeunesse portant sur l’Afrique et le Kenya avec pour objectif de proposer une production à partir de l’un d’entre eux à destination des classes de l’autre cycle. Les élèves de Mme Lejanvre ont décidé, en tâche finale, de transformer le livre « Anya goes to Nigeria » (autrice : Nikko FungChung) en « Anya goes to Kenya ».

L’abécédaire présenté ci-dessous correspondait à la tâche intermédiaire de cette séquence.

Pour préparer cette tâche intermédiaire, les élèves ont tout d’abord verbalisé ce qu’ils imaginaient sur le Kenya et confronté leurs représentations à la réalité grâce à différentes activités : interview de l’assistante kenyane, présentation orale sur le pays, étude de documents divers. Le groupe a ensuite réfléchi à l’origine de leurs représentations : ils ont mené une réflexion collective sur le contenu de livres jeunesse portant sur l’Afrique. Enfin, les élèves ont travaillé sur l’abécédaire « A is for Africa » et sur l’interview de son autrice nigériane Ifeoma Onyefulu.

Pour mener à bien la tâche intermédiaire, chaque élève a écrit son propre abécédaire. Concernant la mise en voix, le groupe a pu s’appuyer sur le travail phonologique mis en place depuis le début de la séquence pour fixer la prononciation des mots nouveaux (sons spécifiques, lettres muettes, accents de mots). De plus, des entraînements individuels ont été réalisés à partir de modèles d’énoncés complets enregistrés et mis à disposition sur l’ENT (voir la fiche « Travailler la phonologie avec l’ENT »). L’utilisation de l’outil numérique ainsi que la production de documents ressources par l’assistante ont donc joué un rôle important dans la préparation de la tâche.
Enfin, les élèves se sont enregistrés sur l’ENT à la maison ou en classe avec des baladeurs et ont pu se réenregistrer si besoin pour améliorer leurs productions. Ils ont ainsi travaillé la compétence numérique « développer des documents multimédia » que l’on retrouve dans le domaine 3 « création de contenu » du référentiel PIX.

Concernant les bénéfices qui ont pu être relevés, l’enseignante souligne le fait que découvrir et faire découvrir la richesse de la culture de l’assistante a été source de motivation pour les élèves. La nature de cet abécédaire, tâche intermédiaire commune, somme des travaux de tous les élèves de la classe à l’attention d’autres élèves, a également donné envie à chacun de s’investir.
D’autre part, l’utilisation d’outils numériques a permis de mener le projet à son terme. En effet, l’abécédaire devait à l’origine être présenté à l’oral aux élèves du primaire lors de leur visite du collège, et prendre la forme d’une prise de parole en continu, ce qui n’a pas pu avoir lieu du fait des conditions sanitaires.

Si c’était à refaire, l’enseignante souhaiterait travailler encore davantage la fluidité de la lecture oralisée avec l’utilisation de brouillons de l’oral (enregistrements-entraînements sur l’ENT (voir les fiches « Enregistrer les élèves avec l’ENT (côté enseignant) », « Enregistrer les élèves avec l’ENT (côté élève) ») ou MP3 avec la possibilité pour l’élève de se réécouter, de refaire et pour l’enseignante de donner des conseils pour progresser). Les contraintes liées au confinement du printemps dernier n’ont pas permis d’utiliser cette possibilité à son maximum.

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